Inquiétude générale devant les pratiques irlandaises de destruction de saumons sauvages et dâignorance délibérée des preuves apportées par les opérations de marquages :
Depuis ces 20 dernières années, lâavenir du saumon Atlantique a été mis en danger dans lâensemble de ses zones de répartition. Il y a encore une minorité de rivières pourvues de stocks viables, mais ceux-ci sâamenuisent rapidement. Alors que des efforts considérables sont entrepris ici et là pour reconstituer ces stocks, les filets à saumons Irlandais capturent ceux là mêmes des saumons qui sont les plus indispensables pour assurer la reproduction et contribuer à ces efforts de restauration.
La semaine dernière, le Département Irlandais de la Marine (DCMNR) a fait une déclaration inexacte et délibérément fallacieuse. A vrai dire, ce communiqué se contredit lui-même. Après avoir affirmé quâil nâexistait aucune preuve à lâappui des accusations de Mr. Vigfusson selon lesquelles « les filets dérivants Irlandais interceptaient des saumons quâils empêchaient ainsi de retourner dans leurs rivières dâEurope », il se poursuit par lâénumération détaillée des marques récupérées sur des saumons capturés par des filets Irlandais, alors quâils étaient sur lâitinéraire de retour vers leurs rivières Françaises et Allemandes.
De façon plus significative, le communiqué semble ignorer totalement le fait que le Royaume Uni fait partie de lâEurope, alors que 1.402 marques provenant de saumons relâchés dans des rivières Anglaises et Galloises ont été récupérées dans la zone de pêche Irlandaise au cours des 5 dernières années et que 4.703 marques lâont été dans les 20 dernières années.
Au cours de ces 20 années, ce ne sont pas moins de 8.228 bagues provenant de saumons marqués en France, Espagne, Allemagne, Danemark, Ecosse, Angleterre et Pays de Galles qui ont été récupérées dans les filets Irlandais. Depuis ces dernières années, les opérations de marquage ont été interrompues dans la plupart des régions de France, du fait que les filets dérivants Irlandais avaient exterminé le plus clair de leur stock dâorigineâ¦
Concrètement, si on compare les statistiques CIEM de captures des filets il y a 10 ans avec les chiffres des dernières années, il est clair quâau cours de cette période les filets Irlandais ont accru leur part du total des captures de lâEurope du Sud de 26% à plus de 50%. Cela démontre que les 362 marques non Irlandaises récupérées sur les saumons capturés par les filets dérivants Irlandais en 2003 représente une proportion importante des stocks de saumons natifs de ces autres pays.
Il nây a bien sûr aucune preuve que ces marques représente la totalité ni même la majorité des saumons des pays voisins Européens marqués et capturés par les filets Irlandais. Ces chiffres ne concernent que le nombre de marques que les pêcheurs de saumons professionnels ont choisi de retourner aux autorités. Il faudrait pouvoir y ajouter bien dâautres poissons marqués arrachés aux filets par les phoques, ainsi que les captures illégales.
De plus, le Département de la Marine soutient faussement quâaucun pays Européen nâa jusquâà présent soulevé ce problème auprès du Gouvernement Irlandais. Là aussi, rien nâest plus éloigné de la vérité. Depuis plusieurs années , il y a eu des discussions permanentes entre le Royaume Uni et les autorités du Gouvernement Irlandais à propos des interceptions de saumons britanniques dans les eaux Irlandaises ; de même, des études scientifiques conjointes Anglo/Irlandaises ont abouti à des conclusions que le Département Irlandais de la Marine semble aujourdâhui vouloir essayer de désavouer.
Le Parlement Européen a tenu une session spéciale en Juin dernier, au cours de laquelle la question a été débattue. Les Gouvernements Français, Espagnol et Allemand ont tous et séparément exprimé au Gouvernement Irlandais leur préoccupation à lâégard des conséquences des pratiques des filets dérivants sur le patrimoine de leurs propres rivières à saumons.
Le fait est que pratiquement toutes les organisations Européennes concernée par le saumon ont fait connaître leur désaccord avec la politique Irlandaise du saumon ; elle réduit à zéro les bénéfices qui devrait découler des efforts de restauration du patrimoine saumon que ces pays ont entrepris au cours de la dernière décade, y compris la politique de graciation des captures en vigueur dans toutes les rivières britanniques classées SAC ( zones spéciales de conservation). Il est plutôt ironique et en fait tragique que de multiples saumons qui ont pu naître et croître dans ces pays grâce à des mesures de conservation finissent tout simplemnt leur existence dans les filets Irlandais.
Par ailleurs, la pression diplomatique de lâAmérique du Nord sâest intensifiée au cours de ces derniers mois. La délégation Irlandaise aux Nations Unies a reçu des avertissements ; le Gouvernement Canadien a envoyé au Gouvernement Irlandais un message écrit vigoureux et le Gouvernement Américain suit la question en permanence à travers les canaux diplomatiques . Les Etats-Unis ont classé le saumon Atlantique comme espèce en danger et ont strictement interdit toute forme de pêche du saumon aux USA. Il y a enfin des risques importants que la persistance du Gouvernement Irlandais à octroyer des licences de pêche aux filets dérivants ne provoque une reprise des pêches en haute mer par dâautres pays.
Le président de la Commission Irlandaise du Saumon « élude la question ».
Le défenseur du saumon Atlantique, Orri Vigfusson, a publié une robuste défense des efforts de son North Atlantic Fund, pour résoudre la crise du déclin des stocks de saumon en Irlande.
Le président du NASF a rejeté les accusations de Joey Murrin, président de la Commission Nationale Irlandaise du Saumon (NSC), selon lesquelles il interférerait dans les affaires Irlandaises et ferait des promesses sans consistance. Mr. Vigfusson nous a déclaré : « Joey Murrin espère détourner lâattention de lâéchec lamentable de lâIrlande pour assurer la protection de ses stocks de saumons sauvages et de ceux de ses voisins Européens. »
Mr. Vigfusson soutient que lâimportance des captures des filets dérivants Irlandais et le succès ou lâéchec de cette activité économique ne dépend pas de Mr. Murrin ou de la NSC. « Que cela lui plaise ou pas, ajoute tâil, les acteurs de la pêche aux filets dérivants comptent sur le succès des efforts du NASF à lâéchelle internationale pour protéger le saumon sauvage à travers tout lâAtlantique Nord. Pas un sou de lâargent que nous avons levé pour que cela se réalise ne vient de Mr. Murrin ou de ses maîtres politiques ».
« Il est grand temps quâil réalise que si le NASF venait à stopper les paiements compensatoires qui protégent les saumons Irlandais et Européens en mer, au large du Groenland et des Féroé, et si une exploitation commerciale de ces eaux devait reprendre, les maigres stocks Irlandais de saumons sauvage seraient rapidement éliminés.
Il devrait coopérer avec nous pour arrêter les dégâts. Au lieu de cela, câest avec sa bénédiction que les filets dérivants Irlandais continuent de détruire les stocks de nombreuses rivières à saumon dâ Irlande et ceux de ses partenaires Européens, jusquâà tel point que la Commission Européenne a menacé lâIrlande de poursuites judiciaires.
« Le seul objet de la campagne du NASF en Irlande est dâ€
;obstruer le trou noir que lâactivité des filets dérivants a ouvert dans les stocks internationaux de saumons. De nombreux pêcheurs professionnels sont même désireux de nous aider à mener à bien le programme de sauvegarde qui restaurera les stocks de saumons sauvages. Bien loin dâavancer de fausses promesses, comme Mr. Murrin le prétend, le NASF est une organisation capable de mobiliser des millions de dollars pour indemniser les pêcheurs commerciaux qui renonceront volontairement à leurs droits de pêche au saumon dans lâintérêt de la conservation de lâespèce. Ainsi tout le monde y trouvera son compte et personne nây perdra.
« Mr. Murrin mâaccuse aussi de paroles creuses. Ceci est le contraire de la vérité. Nous avons présenté au Département de la Marine un projet de mesures rationnelles et détaillées, de nature à résoudre la crise des stocks Irlandais de saumons et à apporter les fonds permettant de compenser les pertes de revenus des pêcheurs commerciaux. Mais il se méprend sâil espère pouvoir disposer de lâutilisation de nos fonds.
Les fonds du NASF continueront à être employés pour aider les pêcheurs au filet du Groenland, dâIslande, des Féroe, de Mer du Nord, du pays de Galles, de France,de Norvège et dâIrlande du Nord, à reconvertir leurs activités vers des emplois plus durables. Nous avons également proposé de mettre au point un plan dâaction capable dâassurer la restauration des stocks nationaux actuellement ruinés par les quotas irréalistes décidés par la NSC.
« Sous sa direction, la Commission Nationale du Saumon nâa pas tenu compte des mises en garde de ses propres conseillers scientifiques. Lâannée dernière, il a encouragé le Gouvernement à revenir sur sa promesse que, dés 2005 , les quotas de saumon des filets dérivants seraient alignés sur les recommandations des scientifiques. Jusquâà quâils soient sous la menace dâune action judiciaire par la Commission Européenne, la NSC et lui-même ont fait fi de la Directive Européenne Habitats.
Il sait parfaitement que les scientifiques de la pêcherie Irlandaise elle-même ont émis lâannée dernière un avertissement, selon lequel il nây avait plus dâexcédent de saumon exploitable sans risques dans 8 des 17 districts de pêche dâIrlande. Il sait aussi quâil y a eu trop peu de reproduction de saumons pour atteindre les seuils de conservation requis dans 13 de ces 17 districts et que ceci met en danger lâavenir de 86% de la capacité de reproduction Irlandaise de saumon. Malgré cela, il sâest fait le champion dâun haut niveau scandaleux de quotas qui ne pouvait quâempirer une telle situation.
« Ainsi quâil le sait par ailleurs, ceci nâest pas quâun problème Irlandais. Les pêches au filet ruinent aussi les rivières à saumons des voisins Européens de lâIrlande. Je souhaite voir changer la politique du Gouvernement Irlandais, dans lâintérêt dâune des plus grandes ressources naturelles de lâIrlande et dans lâintérêt des pêcheurs au filet eux-mêmes. A condition quâils reçoivent des compensations équitables pour leurs pertes de revenus, la plupart de ces pêcheurs professionnels accepteraient avec joie dâarrêter leurs captures de saumons jusquâà ce que les stocks soient totalement reconstitués. »
Le North Atlantic Salmon Fund, NASF, est une coalition de groupes volontaires de conservation qui se sont rassemblés pour que les stocks de saumon Atlantique retrouvent leur abondance historique.
Aucun commentaire.